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Administration
En nous penchant sur l’administration des empires ou des ensembles politiques composites, nous rencontrons des types de relations de pouvoir et d’agents divers qui peuvent faire l’objet de comparaisons diachroniques et spatiales selon plusieurs modalités. La première peut être celle des significations à mettre sous le terme d’administration, dont l’historiographie a tendance à projeter le sens contemporain (comme avec le concept d’Etat) sur des réalités politiques et culturelles très éloignées. Dans de nombreuses sociétés, la fonction référencée correspond à un ensemble de pouvoir et de relations comprenant souvent en son centre la justice. Par ailleurs, au cours de la transition entre les époques moderne et contemporaine, on observe une évolution lente mais certaine entre « l’administration de justice » et une « administration » employée de manière absolue, évolution qui a été en somme peu étudiée. Entre les demandes d’arbitrage des sociétés locales et les besoins des gouvernement supérieurs, et parmi ceux-ci, entre les préoccupations au sujet de l’équilibre et de la paix des communautés et celles qui concernent l’impôt, la guerre et plus largement la nécessité de connaître le pays, l’administration est un nœud essentiel pour étudier les logiques d’empire. Souvent ce nœud est incarné dans des figures particulières d’administrateurs, intermédiaires devant concilier plusieurs logiques ou langages et dont l’étude peut elle-même être riche d’enseignements.
Des administrateurs vénitiens ou fatimides à ceux des Empires du XXe siècle en passant par les figures de l’administrateur dans les espaces ibériques et ibéroaméricains du XVIe au XVIIIe siècle, nous pourrions lors de la première année du quinquennal commencer la discussion autour de deux thèmes, qui seraient l’objet de deux journées d’étude, l’une sur les significations d’administration, en particulier son évolution ante et post ère des révolutions, et l’autre sur les administrateurs sous l’angle de leur carrière et de leur implantation locale. L’essentiel serait que ces deux journées puissent véritablement être des moments de débat, ce pourquoi il serait important de discuter sur la base de textes (entre quatre et six maximum à chaque fois) qui seraient intégrés à une introduction synthétique par le ou la responsable technique de la journée. Nous suggérons que les collègues intéressés se manifestent par mail à notre endroit pour qu’un premier échange puisse avoir lieu d’ici la mi septembre où nous pourrons formaliser la projection des activités sur l’année 2016.