Transhumance verticale et espace régional

Pourquoi les éleveurs acceptaient-ils de payer pour un droit qui jusqu'alors était gratuit ? Autrement dit, quels éléments ont conduit à cette modification de l'espace des estives ? Une première hypothèse met en avant un accroissement du cheptel détenu par les éleveurs andorrans, mais elle est mise à mal par l'évolution du nombre de bêtes. La comparaison des cheptels dénombrés pour l'établissement de la questia dans le premier quart du XVIe siècle par rapport à ceux déclarés lors de la phase d'implantation des cortons est similaire. Entre 1516 et 1600, le nombre moyen de têtes ovines déclarées annuellement fut de 36 700. Par la suite, entre 1600 à 1640[1], les troupeaux comprirent en moyenne 35 500 animaux par an. (cf. figure 3). Une explication fondée sur une augmentation du nombre de bêtes étrangères n'est pas plus satisfaisante. Dans le premier quart du XVIe siècle, le rapport entre l'effectif du bétail étranger déclaré et celui qui appartenait à des Andorrans varia approximativement de 1 pour 7,4 à 1 pour 5,5. Ces chiffres se maintinrent jusque dans le premier tiers du XVIIe siècle. De 1616 à 1640, les animaux étrangers constituèrent 16,3 % du cheptel[2]. À ce moment-là, comme un siècle plus tôt, il y avait un grand nombre de bêtes, mais elles appartenaient en majorité à des Andorrans. Par conséquent, l'explication quantitative ne résiste pas à l'épreuve des faits.

La seule interprétation satisfaisante est donnée par la structuration des troupeaux. Pour certains éleveurs, l'accroissement du nombre de bétail de conlloch se conjuguait avec une hausse du nombre d'animaux leur appartenant et cela se traduisait par un besoin accru d'herbages. Les cortons qui étaient un moyen de s'approprier certaines estives constituaient un moyen de satisfaire ce besoin. La nécessité de sortir du cadre réglementaire classique dans lequel chaque habitant avait le droit d'exploiter gracieusement les pâturages communaux à des fins pastorales impliquait que les éleveurs qui y avaient recours se situent au-dessus du seuil limite fixé par le Conseil communal. Le nombre de petits animaux communément acceptés sur les estives se situait grosso modo entre 150 et 250 têtes, parfois plus rarement 300 têtes sur certains secteurs à Canillo ou La Massana. Si l'on admet une moyenne réduite à 150 têtes, la tolérance communale autorisée aux 80 familles résidantes de Canillo atteignait approximativement 12 000 animaux et pour les 94 feux de La Massana c'était plus de 14 000. Bien évidemment ce calcul théorique s'éloigne grandement de la réalité puisqu'en 1640, date où le cheptel déclaré à Canillo fut le plus nombreux de la période 1600-1644, il n'y avait que 9 718 têtes de bétail sur les estives communales (3 023 étrangers et 6 695 andorrans). De même, en 1618, il n'y en avait que 9 988 à la Massana (7 791 andorranes et 2 197 étrangères). Ce qui représente un peu moins de 120 têtes par famille dans le premier cas et de 106 dans le second. Par conséquent, toujours selon une approche purement statistique, les habitants n'avaient aucun besoin de recourir à la location des cortons.

Cela se confirme lorsqu'on observe le nombre de têtes déclarées. La plupart des éleveurs signalaient de maigres troupeaux composés d'une dizaine à une centaine de têtes. A contrario, en ce début de XVIIe siècle, des éleveurs comme Guillem Areny d'Ordino, Pal de la Cortinada, Calvo de Soldeu, Pelliser du Vilar de Canillo, Torres de Pal, Guillemo ou Moles d'Andorre ou encore Joan Antoni Torres d'Encamp, pour n'en citer que quelques-uns, ne pouvaient se contenter de l'application stricte du droit communal. Ces éleveurs organisaient leur cheptel au sein de compagnies pastorales. Les chiffres susceptibles de nous permettre d'évaluer précisément le nombre de bêtes regroupées dans une compagnie sont plus tardifs (1645-1750), mais dans tous les cas les recensements sont supérieurs à 2 000 têtes et atteignent parfois plus de 6 000 bêtes[3]. Notons tout de même que la mention d'un troupeau appartenant à grand éleveur dirigeant une compagnie cache une réalité plus complexe. La compagnie associait en effet différents types d'éleveurs et il s'agissait de plusieurs troupeaux possédés en multipropriété[4]. De la documentation consultée, il ressort clairement que le besoin accru d'herbages estivaux était lié à un accroissement de la quantité d'animaux au sein des compagnies pastorales. En d'autres termes, le bétail n'était pas plus nombreux, mais réparti différemment.

La location des estives constituait une entorse à l'usage collectif des montagnes qui prévalait dans toutes les réglementations étudiées. Avant 1600, les dépassements des quantités d'animaux autorisés n'entraient dans l'économie communale qu'au travers des bans et de cots que fixait le cadre réglementaire classique dans lequel tous les éleveurs avaient les mêmes droits. Comme chaque fois dans ces cas-là, les nouveaux statuts de ces secteurs ne modifièrent pas l'ensemble des règlements. Les bans continuèrent à être applicables aux pâturages qui ne se louaient pas. Cependant, les communes avaient pris conscience de la valeur des cortons. À Andorre, ceux qui n'étaient pas loués étaient fermés au cours de la saison estivale. En octobre 1710, certains habitants en appelèrent au Conseil Général car il s'agissait, selon eux, d'une nouveauté puisque les pâturages non-loués devaient normalement revenir dans le lot des terres à usage collectif. Le Conseil les débouta en arguant que seul le Conseil communal pouvait décider de l'ouverture ou de la fermeture des terres. La notion de cortó avait évolué. Désormais, elle impliquait d'interdire l'accès de ces estives aux personnes qui ne s'acquittaient pas d'un loyer. Par conséquent, l'absence de locataire ne pouvait plus se traduire par un retour systématique des secteurs de dépaissance au statut collectif comme c'était le cas dans la première moitié du XVIIe siècle. La commune suivait une logique commerciale simple : si les estives ne trouvaient pas preneur, elles ne pouvaient pas automatiquement redevenir collectives car les enchérisseurs auraient pu ne pas se présenter l'année suivante[5]. Cette volonté des gros éleveurs qui se traduisit par la mainmise sur les estives révèle un besoin accru d'accès aux pâturages. Par voie de conséquence cette conclusion conduit à une seconde proposition, si les troupeaux devenaient plus importants cela entraînait nécessairement un plus grand besoin de transhumer.

Pour ces gros éleveurs, l'importance de leur cheptel leur interdisait de se contenter des communaux durant la période hivernale. Ils étaient contraints d'envoyer leurs bêtes en plaine. De fait, la constitution des compagnies pastorales était axée sur l'organisation du mouvement pendulaire. Bien évidemment, ils n'avaient pas inventé cette organisation. C'est la proportion de bétail qui participait à la transhumance verticale qui avait changé. Par rapport au cadre communal qui servait au bétail non transhumant ou peu transhumant, les mouvements interrégionaux impliquaient l'emploi de nouveaux espaces. Pendant près des deux tiers de l'année, les bêtes et les pâtres quittaient les vallées. Sans entrer dans le détail, certains points doivent être précisés.

En premier lieu, le mouvement du bétail n'était pas homogène. Au sein d'une même compagnie divers troupeaux étaient définis selon l'âge, le sexe et la destination. Cette opération qui était la clef de voûte de toute la saison pouvait se faire dès la fin du mois d'août ou au cours du mois de septembre. C'est à ce moment-là que les divers propriétaires de bétail allaient rebutjar les animaux. Ce terme désignait la première tâche de la transhumance qui consistait à trier les têtes suivant leur sexe, leur état physique et leur stade d'élevage. Les différents troupeaux qui en résultaient constituaient les différentes compagnies. La transhumance à proprement dite concernait prioritairement les femelles qui garantissaient le potentiel reproducteur du cheptel et assuraient la pérennité de l'entreprise, tandis que les troupeaux destinés aux foires étaient essentiellement composés de moutons. Les autres, ceux dits de rebuig étaient ceux qui ne quittaient pas les vallées et intégraient les contrats d'hivernages établis dans le cadre communautaire. Il ne s'agissait pas que des animaux estropiés qui ne pouvaient pas voyager, des troupeaux sains d'une centaine de têtes étaient exclus de la transhumance. Dans ce cas, mis à part les années où les évènements militaires compliquaient les mouvements du bétail, il s'agissait avant tout de réduire les frais d'hivernage[6].

Pour les troupeaux qui devaient être vendus, cette fois encore, les bêtes étaient subdivisées selon le marché visé. Les calendriers et les voies de passage étaient différenciés. Alors que les animaux qui allaient revenir sur les estives suivaient le haut des massifs, par où passait la ligne de démarcation entre les deux Pallars et l'Alt Urgell, afin d'éviter les cultures et de ne pas manquer d'herbages, ceux qui allaient aux foires d'automne longeaient les vallées pendant une partie de leur déplacement (cf. figure 4). Il est à noter que les déplacements des bêtes étaient réglés afin de freiner l'entrée sur les terres louées en plaine. Pour cela, il était courant d'affermer des pâtures de «préhivernage» dans un secteur qui s'étendait du versant sud du Boumort au massif de la Boadella (Noguera). Dans cette zone se retrouvaient les bêtes destinées aux foires d'hiver, qui ne devaient pas aller sur les herbes de la plaine, et les transhumants[7]. Ces locations et la segmentation des troupeaux concouraient à la même logique : réduire les possibilités de nuisance des bandes de brigands ou de miquelets et, surtout, de réduire la superficie de location hivernale dont avait besoin la compagnie[8].

Aux zones pastorales extérieures aux Pyrénées, s'ajoutait un espace commercial. Les petits éleveurs lorsqu'ils ne passaient pas par le filtre d'une compagnie se contentait pour l'essentiel des foires pyrénéennes (Tarascon, Ax, Puigcerdà, Seu d'Urgell, Organyà et Oliana), alors que les participants des compagnies commercialisaient directement leur bétail aux boucheries des principales villes catalanes (Lleida, Barcelona). Un second niveau qui avait une vocation foncièrement spéculative est identifiable. Il s'agit des transactions qui mettaient en contact le marché languedocien et l'espace catalan chaque fois que le différentiel entre les cours des deux régions devenait intéressant[9]. Dans ces divers mouvements, les troupeaux groupaient fréquemment plus d'un millier de têtes. Il est à noter que le regroupement de 1 000 à 2 000 têtes destinées à la vente par une seule compagnie n'est aucunement une quantité dérisoire : dans la seconde moitié du XVIIIe siècle l'administration de la boucherie d'une ville comme Lleida (plus de 10 000 habitants) se procurait annuellement de 4 500 à 6 000 moutons. Un autre parallèle peut être fait avec les chiffres de certaines régions castillanes. Ainsi, en 1782, la commanderie de l'ordre d'Alcántara consigna 157 400 têtes ovines à l'entrée de la cabaña Real, la principale propriétaire était la comtesse de Campo Alanje, de Madrid, qui possédait 13 110 têtes. Suivaient le marquis de Portazgo (Madrid) et le marquis de Vadillo (Soria) avec 9 793 et 8 320 têtes. Les autres gros propriétaires possédaient entre 1 000 et 5 000 animaux. Les troupeaux des éleveurs andorrans, propriétaires de compagnies pastorales, sont globalement similaires à ceux que déclaraient ces propriétaires. Les cheptels sont comparables, mais le nombre de propriétaires recensés est loin d'être équivalent[10]. Toutefois, le bouleversement qu'impliqua l'introduction de ces nouveaux acteurs dans l'espace pastoral andorran n'a rien de minime. La réitération des plaintes et l'opposition frontale qui opposait la population à ces proceres au XIXe est illustrative de la profondeur du changement.

 

Les instruments normatifs employés par la société montagnarde afin de gérer son espace s'inscrivent dans un continuum réglementaire qui induit un sentiment trompeur de continuité historique. La manière même de tenir les livres communaux reflète cette dynamique. Tous les ans, la retranscription des décisions du conseil communal s'achevait systématiquement par une formule du type «nous approuvons toutes les réglementations écrites et non écrites»[11], ce qui peut être compris comme « nous approuvons la coutume orale et les nouveautés écrites ». Le passage à l'écrit était en effet conditionné par le changement : c'est parce que l'on modifiait la norme que l'on consignait la règle. Le cadre général, connu de tous, n'avait aucun besoin de ce passage par l'écrit sauf lorsqu'il tombait en désuétude face à un nouvel usage ou qu'il servait à typifier une conduite inappropriée. De même, pour la définition des espaces communaux, alors que la norme était simple, (à chaque statut son espace), la réalité sous-jacente était plus complexe puisque chaque secteur était constitué d'un noyau central et d'une réserve. Dans l'espace limité du territoire de la commune, seules les conditions topographiques constituaient un frein à l'adaptabilité de la règle. Un seul exemple permet d'illustrer cela. Le 12 janvier 1774, le conseil d'Andorre délimitait un rebaixant qui limitait avec l'estive de Bael par le haut et s'étendait le long du Madriu jusqu'au bas du Solanet de Ramió[12]. Afin de faire front au manque d'herbage en fond de vallée, la limite normale de protection fut relevée de la cote altitudinale 1 610 jusqu'à près de 2 000 mètres. Comme l'estive des Heres n'était exploitable par le locataire qu'à partir de la fin juin, il est clair qu'il ne s'agissait pas d'une modification ponctuelle mais d'une adaptation structurelle qui régulait les mouvements du bétail sur l'ensemble de l'année civile. Cette décision s'inscrit dans un mouvement de fonds qui est tributaire de l'augmentation du gros cheptel (équin et bovin) qui débuta au XVIIIe siècle et s'intensifia au XIXe siècle

Cette facilité d'adaptation aux circonstances, couplée à la modulation des activités pastorales privées fut une constante et les changements furent nombreux. C'est la raison pour laquelle l'utilisation de modèles préétablis peut conduire à des erreurs d'interprétation. Ainsi, l'assimilation systématique entre élevage ovin andorran et élevage transhumant vertical n'est pas cohérente avec la documentation. Ce constat n'est pas une spécificité de l'historiographie de cette région. Par exemple, pour le cas castillan à la suite des  travaux de J. Klein[13] les millions d'ovins étaient généralement considérés comme transhumants, alors que des études plus récentes montrent que dans les 18,6 millions d'animaux cités par le Catastro du marquis de Ensenada, il n'y avait que 18 % de bétail transhumant[14]. D'une période à l'autre, les rapports changeaient et les disparités régionales étaient importantes. En plein, XIXe siècle, les données fournies par les statistiques espagnoles[15] pour la région située au nord de l'Èbre le montrent bien (figure 5 )[16]. Avec plus de  307 000 têtes transhumantes, la province d'Osca était celle qui déclarait la proportion la plus élevée d'animaux transhumants (48,41 %). Le record revenait au partido judicial de Jaca qui en déclarait près de 79 %. Cependant, sur les 71 partidos judiciales analysés, il y en avait que 18 qui en comptaient plus de 10 %, ils n'étaient plus que 9 à dépasser le seuil des 20 % et uniquement 2 en dénonçaient plus de 50 %. Même en limitant l'observation à l'arc pyrénéen, il est évident que le modèle transhumant n'était pas majoritaire. Pyrénées et prépyrénées totalisait 8 des 9 régions qui déclaraient plus de 20 % de transhumants, mais les disparités étaient considérables puisque au total moins de 30 % des bêtes étaient tributaires du mouvement pendulaire. L'Andorre s'inscrit parfaitement dans ce panorama, la proportion oscillant selon les années entre le quart et le tiers du cheptel.

Ce rapport est également en accord avec la tendance longue qui est observable au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Les grosses compagnies ovines dominantes laissèrent progressivement le pas à des organisations relativement moins importantes[17]. Le nombre d'ovins possédés et la proportion de ceux qui étaient conduits sur les pâturages hivernaux de la plaine se réduisirent de moitié. En contrepartie, la diminution du cheptel andorran s'accompagna d'un accroissement du nombre de têtes étrangères reçues dans le cadre de l'estrany. Sur les estives de Canillo, par exemple, entre 1633 et 1875, le nombre de bêtes reçues au titre de l'estrany quintupla, le bétail communal fut  réduit de moitié et en définitive, la charge pastorale sur les estives s'était accru[18]. Dans la première décade du XXe siècle, l'estrany annuel était supérieur au cheptel andorran[19]. En un siècle, le mouvement pendulaire avait changé de sens. Les jeux d'échelle couverts par les diverses alliances privées avaient changé la donne. Ces évolutions avaient profondément influencé la gestion du territoire andorran mais les instruments employés étaient restés les mêmes.    

 


[1] Pour la première moitié du XVIIe siècle, nous excluons de ce raisonnement la période 1640-1650 qui constitue un cas particulier car les effets de la grande dépression eurent de grandes répercutions sur l'élevage de vallées, le cheptel fut réduit de près de la moitié.

[2] Le rapport entre les deux types de cheptel variait grandement, de 1 pour 3,3 à 1 pour 10,6, la moyenne étant de 1 pour 6,5. Calcul établi pour les années de paiement de la questia au roi (seules pour lesquelles nous disposons de l'estimation des deux cheptels) - ANA/ Archive de les Sis Claus, livre 1 et 5 et livres de comptes, 1632-1644 s. n.

[3] ANA/APCA, livre 4, 29, 46 et APCR, liasses de comptabilité et livres de comptes s. n., 1680-1776.

[4] L'organisation interne de ces compagnies ne sera pas traitée ici. À ce sujet, O. Codina, de fer et de... op. cit, p. 156-201.

[5] La tension communautaire autour des cortons ne s'arrêta pas à cet épisode. Mais ce n'est qu'au XIXe siècle que face à la pression du petit peuple (baix poble) certains cortons revinrent au statut de communal.

[6] L'analyse comparative des frais d'hivernage montre que, systématiquement, il était plus cher de passer l'hiver en plaine. Le tarif par bête et saison était de 1/3 à 2/3 supérieur à celui appliqué au même moment dans les vallées andorranes.

[7] Marché de l'Espluga de Francolí le 22 janvier et à celui de Carême de Santa Coloma de Queralt le 25 février.

[8] Ce facteur était décisif. Le loyer des terres d'hivernage représentait le quart de l'investissement nécessaire pour une saison.

[9] Il est à noter que les transactions fondées sur le cheptel andorran entraient dans le cadre

[10] E. Vicedo, Les terres de Lleida i el desenvolupament català del set-cents. Producció, propietat i renda, Crítica, Barcelona, 1991, table 53, p. 335- 334 ; J. L. Pereira, «La transhumancia en zonas de invernadero : El ejemplo de la tierra de Cáceres», Mesta, trashumancia ... op. cit, p. 242.

[11] « ...dit dia, lloam i aprovam totes les ordinacions escrites i no escrites».

[12] AHN/ACA, livre d'actes 3, 12/01/1774.

[13] J. Klein, The mesta : A study in spanish economic history, ed. Harvard University Press, Cambridge, 1920.

[14] A ce sujet voir A. Garcia Sanz, «Los privilegios mesteños en el tiempo, 1273-1836 : una revisión de la obra de Julius Klein», Mesta, trashumancia y lana en la España Moderna, Crítica, Barcelona, 1998, p. 65-89.

[15] Junta General de Estadísticas, Censo de la ganadería de España según el recuento verificado el 24 de septiembre de 1865, Imprenta de Julián Peña, Madrid, 1868.

[16] Cette délimitation peut sembler trop large dans le cadre d'une étude centrée sur les Pyrénées, elle présente par contre l'avantage de cumuler les espaces d'hivernage et d'estivage, d'où provenaient les bêtes transhumantes, tout en évitant d'inclure les régions qui favorisaient l'espace castillan de la meseta

[17] Une partie des grands éleveurs se spécialisa dans l'élevage des équins, d'autres participèrent au développement sidérurgique de l'Andorre, ce qui eut comme conséquence la réduction de leur rôle dans l'élevage ovin. Les familles qui apparaissaient comme associée aux propriétaires de principales compagnies sont celles que l'on retrouve à la tête de ces organisations. En forçant le trait, il est possible de dire que l'unité de comptage des troupeaux était passé du millier à la centaine.

[18] Entre 1633 et 1643, le nombre de bêtes reçues au titre de l'estrany était en moyenne 2 000. Elles étaient 3 900 entre 1744 et 1754, 6 500 entre 1800 et 1810 et finalement 9 800 entre 1865 et 1875. Au cours de la même période, la charge pastorale passa de 8 000 têtes en 1633, à 10 000 en 1750 et à moins de 13 000 à la fin du XIXe siècle - ANA/ACC, livres d'actes 1600-1900.

[19] M. J., Lluelles, La transformació econòmica d'Andorra, ed. L'Avenç, col. Clio, nº 11, Barcelona, 1991, tableau p. 454.