-
Partager cette page
Le commun à l’épreuve des conflits armés
Responsables : Daniel Baloup, Valérie Sottocasa
L’accent serait mis sur les conflits armés, y compris les conflits dissymétriques et les guerres civiles, notion problématique en elle-même et qu’il conviendra de travailler dans l’épaisseur historique comme dans ses acceptions. Il s’agira de porter un éclairage sur les milices populaires, sur les dynamiques diverses du recours aux armes, sur la place du sacré – religieux ou politique – dans ces dynamiques. Le passage à l’acte, la bascule d’individus et parfois de communautés dans le conflit armé, présente un grand intérêt pour la compréhension de périodes de tensions, de conflits ou de guerres dont on peut parfois gommer la complexité en ne traitant que les faits les plus saillants. Ce basculement décisif exprime souvent un sentiment de rupture et la perception d’une menace sur l’équilibre du monde, de la communauté de vie, de culture, de pratiques, à laquelle les individus ou les groupes appartiennent. Ce qui fait la communauté est menacé : cela peut justifier le recours aux armes et à la violence. Certaines « figures » incarnant la communauté peuvent jouer là un rôle important, auquel il conviendra d’accorder de l’attention.
Guerres, conflits armés, guerres civiles, guérilla… relèvent de processus sensiblement différents : l’atelier accordera une part importante de ses réflexions à ces processus, à leurs acteurs et à ce qui les meut.
Un autre point important que l’atelier abordera sera celui des sorties de guerre, de conflits armés ou de violence. Épilogues de périodes cruelles foisonnantes d’événements, les sorties de guerre ou de violences sont mal connues, en dépit des résultats obtenus par la recherche récente qu’il convient donc de poursuivre. Or, il existe vraisemblablement un lien entre les causes des conflits armés, les formes de l’engagement des populations dans les violences et la construction d’un processus de pacification. L’oubli ne peut être simplement décrété par une loi d’amnistie ; si l’adhésion des populations est souvent nécessaire à une dynamique conflictuelle, elle l’est tout autant dans les processus de retour à la paix civile. Il convient d’observer les acteurs, les discours, les modalités des sorties de violence ou de conflit. Du point de vue des communautés et de la perception des communs, ces épisodes donnent souvent lieu à des phénomènes de reconfiguration, de reformulation ou de réaffirmation qu’il conviendra d’examiner attentivement.
Le séminaire se propose donc d’interroger le commun et les logiques du commun dans la perspective des conflits, du recours à la violence armée, qui dit autrement ce qui fait la communauté. Ces interrogations ne se limitent pas à une période particulière de l’histoire mais appellent au contraire un dialogue qui doit aussi dépasser le cadre disciplinaire de l’histoire, tant il est important de comprendre le contexte culturel des guerres et des conflits armés. La constitution de forces armées non conventionnelles pose souvent la question du droit et appellera la collaboration d’historiens du droit.
En 2023-24, l’atelier portera sur la guerre civile et se déroulera en 4 séminaires qui se tiendront (dates à confirmer) le 19 novembre 2023 (présentation de l'atelier), le 15 décembre 2023, le 19 janvier 2024 et mi-mars. Une journée d’études sera organisée le 5 avril.