Circulations

La démarche historiographique de l’Histoire ou de l’Histoire de l’art, focalisée sur les processus de création ou de production, conduit inévitablement à faire l’examen des circulations, c’est-à-dire à renseigner et à circonscrire les déplacements des hommes, des objets, des données immatérielles (paroles, savoirs, savoir-faire, goûts et courants de pensée, etc.) ces dernières ayant laissé des traces mesurables des échanges qui se sont construits au fil du temps. Voyager, se déplacer, partir seul ou accompagné - on songe aux phénomènes migratoires contraints, aux nécessités d’une insertion économique et socio-professionnelle nouvelle - invite à regarder les moyens matériels mis en œuvre pour permettre les déplacements des individus, mais aussi à identifier les « relais » établis dans les zones urbaines et/ou rurales pour assurer la viabilité de ces circuits. Leurs effets mettent en évidence les réseaux à l’œuvre.

La gestation et l’émergence des marchés économiques fondés sur les productions sont aussi centrales. Elles mettent en évidence le poids des normes et des régulations sur les trafics, l’importance du droit dans la structuration des marchés économiques, le rôle des modèles artistiques ou des produits étalons dans la diffusion et la commercialisation des œuvres et des objets. Par ailleurs, les productions localisées sur un territoire, dès lors qu’elles sont confrontées à l’échelle nationale ou internationale, permettent aussi de suivre en pointillé les circulations immatérielles sous la forme des transferts culturels, des partages de savoirs ou des phénomènes d’acculturation.