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Atelier 3: Du lien social au conflit

V. Sotttocasa/M. Bertrand

Publié le 15 novembre 2007 Mis à jour le 12 décembre 2007

Enseignants-chercheurs permanents : E. Balancy, M. Bertrand, C. Judde, O. Caporossi, J P Priotti, V. Sottocasa, J. Thomas.

1) Problématiques de l'atelier
La problématique de cet atelier vise à explorer le fonctionnement des liens sociaux tant dans des contextes de solidarités que de conflits. Les liens sociaux considérés seront ici autant ceux qui s'inscrivent dans une ritualisation sociale, notamment dans un cadre familial, que ceux qui ne procèdent pas de telles ritualisations mais n'en sont pas moins essentiels (liens d'amitié, de collaboration, d'association financière, d'identification sociale...). Dans le même temps, si ces liens sociaux, au sens large, permettent d'identifier des configurations relationnelles, cela n'en suppose pas moins de prendre en compte tous ceux qui ne réussissent ou ne veulent pas s'intégrer dans ces systèmes relationnels identifiables. Cela suppose donc de prendre en compte les « marginaux » ou les « exclus » de ces systèmes relationnels tout en ayant bien soin de s'attacher à définir cette exclusion.
L'ensemble des liens sociaux ainsi considérés et de leurs représentations contribuent à construire ce que l'on peut qualifier de systèmes de sociabilités ou relationnels et constituent le champ de travail privilégié de cet atelier. Ces systèmes ne doivent pas être conçus comme autant de structures fixes. De ce point de vue, nous formulons l'hypothèse que le conflit ne doit pas être exclusivement abordé comme le négatif de la stabilité et de la concorde, mais bien plus comme une forme nécessaire d'expression des relations sociales. Solidarités et conflits deviennent alors deux modalités différentes d'une même relation sociale, qui trouve à s'exprimer ainsi de plusieurs façons différentes. Enfin, nous envisagerons dans notre travail la dimension spatiale de ces réseaux relationnels.
Cependant, nous refusons de considérer que ces systèmes relationnels déterminent de manière absolue le comportement de leurs membres. À l'inverse, nous postulons la capacité des acteurs sociaux considérés à s'en affranchir s'ils en ressentent le besoin ou la nécessité. Cela suppose la prise en compte de la dimension plus personnelle et/ou individuelle dans les stratégies construites par les divers acteurs sociaux observés comme participant de ces systèmes de sociabilité.
Les diverses études menées dans cet atelier s'inscrivent dans un temps long allant du bas Moyen Âge jusqu'au XIXème siècle. On peut cependant admettre que pour l'essentiel, les sociétés considérées correspondent à celles dites « d'Ancien Régime ». Quant à l'espace géographique dans lequel s'inscrivent ces études, il couvre le monde de la Méditerranée occidentale. De manière plus précise, les études s'inscrivent dans le monde vénitien (C. Judde et B. Weber), la France méridionale et méditerranéenne (V. Sottocasa, O. Caporossi, J. Thomas), l'Espagne catalono-aragonaise (N. Planas, O. Jané, I. Terricabras, G. Dalla Corte), l'Espagne castillano-atlantique (E. Balancy, J P Priotti, T. Glesener), cette dernière nous ouvrant tout naturellement aux espaces coloniaux américains (M. Bertrand, E. Madrigal, R. Charles, C. Belaubre).

2) Projets de l'atelier
Indépendamment des recherches individuelles qui contribuent toutes à approfondir cette problématique générale de l'atelier, le projet collectif central que nous nous proposons de réaliser consiste à produire une publication collective résultant de la tenue d'au moins un important colloque international, avant lequel nous organiserons, au moins au cours des deux prochaines années, plusieurs journées d'étude successives à la thématique précise.
Un second projet concerne la concrétisation de notre collaboration entreprise depuis un an avec l'équipe de Z. Moutoukias, (SEDET, Paris 7) dont les problématiques et les aires culturelles considérées recoupent en partie les nôtres dans le cadre du programme qu'il y coordonne : « Institutions, conflits et action économique dans le monde hispanique, deuxième moitié du XVIIIe, début du XIXe siècle. Une perspective comparée ».
En étroite collaboration avec lui, notre équipe sera associée à l'organisation d'un colloque international portant sur « Les groupes sociaux et la monarchie hispanique au XVIIIe et début du XIXe siècle » (octobre-novembre 2006) afin de renforcer la dimension comparatiste du projet initial.
Par ailleurs, la composante hispaniste et américaniste de notre équipe sera invitée à s'associer à un projet ECOS sur « Changements institutionnels et fiscalité dans le monde hispanique, 1750-1850 », qui cherche la comparaison entre l'Espagne, le Rio de la Plata et le Mexique. Le choix de la fiscalité comme entrée est justifié par son rôle central, à la jointure de léconomique, du politique et du social. Une première version sur le volet Rio de la Plata/Espagne a déjà été présenté et se trouve en cours d'évaluation. L'année prochaine nous comptons faire de même pour le volet Mexique/Espagne et c'est la composante toulousaine qui pilotera la présentation de ce second volet.
Enfin, en collaboration avec cette équipe du SEDET nous co-organiserons des séminaires/Journées d'études, successivement à Toulouse et à Paris sur le thème commun à nos deux équipes à savoir « Changements institutionnels, réseaux sociaux et action politique dans le monde hispanique ». Ils seront mis en place à compter de l'année universitaire 2007. La finalité de ces rencontres sera de préparer et construire des projets ultérieurs de recherche que nous développerons en collaboration.

Voir la présentation générale de l'équipe 5